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1968. De grands soirs en petits matins, by Ludivine Bantigny
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Détails sur le produit
Broché: 464 pages
Editeur : Le Seuil (4 janvier 2018)
Collection : L'Univers historique
Langue : Français
ISBN-10: 2021301575
ISBN-13: 978-2021301571
Dimensions du produit:
15,4 x 3,2 x 24,1 cm
Moyenne des commentaires client :
4.7 étoiles sur 5
4 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
157.823 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres)
Pour se débarrasser d’un truc gênant, rien de mieux que la muséification : c’est ce qui s’est passé avec le 50e « anniversaire » de mai 68 : quelques colloques empesés de-ci de-là , quelques documentaires de circonstance, quelques numéros spéciaux où l’accent était mis surtout sur les photos, et une production éditoriale qui a brillé par son indigence. Mai 68 est définitivement out, ringardisé, renvoyé aux anomalies de l’histoire.Dans ces conditions, l’ouvrage de Ludivine Bantigny n’a aucun mal à émerger du marigot. On saura gré à l’auteur d’annoncer la couleur, rouge et noire, dès le début, page 21 : elle est (définitivement ?) du côté des protagonistes de la contestation.L’intérêt du livre ne réside pas dans la chronologie et le détail des événements, même s’il est utile de rappeler le rôle bien trouble, pour ne pas dire plus, de la CGT, par exemple, l’action des CDR, où les calamiteuses péripéties gaullo-pompidoliennes. Ludivine Bantigny ne donne pas non plus dans la geste quasi arthurienne complaisamment claironnée par les duettistes Rotman/Hamon, ceux qui racontent l’histoire comme le public aime la lire dans une salle d’attente de dentistes, mais dans le travail de dépouillement d’archives effectué dans plusieurs départements, dont la Charente-Maritime (on y parle même de Jonzac, c’est dire).On y découvre un pouvoir totalement à côté de la plaque, incapable d’analyser la situation (rapports des RG et des préfets souvent ridicules), des citoyens proposant leur concours armé pour rétablir l’ordre, des ouvriers/employés témoignant de leurs conditions de travail, des mobilisations consciencieusement passées sous silence…etc. Bref, Mai 68 tel qu’il a été vécu par beaucoup, pas seulement à Paris et pas seulement par procuration via les figures du mouvement (ne pas oublier Rocard, qu’on ménage beaucoup) auprès desquelles Judas Iscariote apparaît comme un bon camarade. Pour ceux-là , 68 a laissé des traces (pas seulement celles des coups de matraque), et rien n’a plus vraiment été comme avant.Sur un plan plus général, quelques contributions et remises à l’heure intéressantes. On lit souvent que grâce au sang-froid de la hiérarchie policière, il n’y a pas eu de morts en mai-juin 68. Faux : Philippe Mathérion, Paris, éclat de grenade, commissaire René Lacroix, Lyon, percuté par un camion, puis arrêt cardiaque, Henri Blanchet et Pierre Beylot, tués par balles à Sochaux, Gilles Tautin, noyé, Marc Lanvin, Arras, rixe de colleurs d’affiches. Idem pour la canonisation du préfet Grimaud, dont la célèbre circulaire (« frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même ») intervient le … 29 mai. Intéressante aussi la critique du mythe des « Trente Glorieuses », rabâché depuis le collège jusqu’à l’université comme s’il s’agissait d’une vérité scientifique. Une petite pensée également pour Raymond Aron (petit patapon), qui, mort de trouille et prêt à se faire dessus, aura proféré à cette occasion quelques énormités haineuses qui devraient lui valoir la célébrité, mais pas celle à laquelle il avait pensé.Tested and approved by Shuffle Master.
Une étude quasiment exhaustive à travers les archives (renseignements généraux, journaux...) de toutes les régions françaises. Mai 68 révélé et incarné. Témoignages et analyses passionnants.
Ouvrage passionnant. Un regard perspicace sur 68 écrit par une sociologue qui n’a pas vécu l’époque mais qui nous la rend sensible.
Super ouvrage. Tout est raconté tout azimut ; à 360°. On y voit tous les bons et tous les méchants [c'est à vous de décider qui est qui dans cette pièce ou bien même de ne pas le faire ]... y compris L'État et toutes les petites et grosses bêtes de droite qui se dressèrent pour faire face au Péril Rouge. Les perceptions de type homme des cavernes du Général sont bien disséquées; sa suggestion de donner "un petit verre de gnôle" aux CRS et autres forces de police municipales très insuffisament équipées avant de se lancer à l'attaque "comme en 14" fait sourire jusqu'à ce que l'on comprenne qu'il était sérieux.Lisant tout ça en tant que libéral vous serez bien au courant de Cohn-Bendit/ Alain Krivine/ Alain Geismar [tout le monde s'appelle Alain en 68 à gauche comme à droite:] alors pour moi et ceux qui me ressemblent de voir les machinations de l'État et des RG [Hergé:] ? [Renseignements Généraux] ce que les anciens de l'OAS et pro-OAS (Ludivine montre plusieurs fois les cicatrices de Charonne sur les mémoires de tous les bords) et de tous les particuliers de la droite et ultra-droite prêt-à -bondir pour retirer Marianne des griffes du Monstre Rouge va vous écarquiller les yeux. Lire ça en 2018 montrent bien l'existence en 68 des courants nationalistes ultranationalistes anti-coco pro-milieu-des-Affaires et hiérarchistes qui très bientôt viendraient créer et alimenter Le Front national fondé en 1972 à l'initiative d'Ordre Nouveau et autres esquifs taillés du même balsa; le genre de voix qui outre-Manche créa UKIP et nous donna tous une belle dose de Brexit carabinée ... toute cette info je la connaissais mal et j'appris beaucoup; cela aide énormément pour comprendre le retour en scène de SuperGénéral avec ses baskets en peau de Verdun ...[un coup d'gnôle et tout redémarre en Juin]De quel bord que vous soyez ou même d'aucun bord du tout cette vision en 360° qui nous est offerte ici permet de voir 68 dans l' Hexagone en HD . On ne pourrait demander à une universitaire de faire mieux ... et c'est une lecture qui glisse très bien comme le Général Massu à Courchevel sur la piste Bobsleigh avec en tandem Pétain ALAIN Krivine et Rudi le Rouge. Ils ont tous gagnés et ils ont tous perdus peut-être... 360° vous dit t'on.A ne pas manquer...
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